V-virus, Scott Westerfield

Présentation de l'éditeur:

Morgane vida son verre, je vidai le mien ; nous en vidâmes quelques autres. Ensuite, mes souvenirs deviennent de plus en plus flous. Je me rappelle seulement qu'elle avait un chat, une télé à écran plat et des draps de satin noir. Par la suite, tout ce qu'il me restait de ma soirée, c'était me assurance nouvelle auprès des femmes, des superpouvoirs qui commençaient à se manifester, ainsi qu'un penchant pour la viande saignante...

Avant de rencontrer Morgane, Cal était un étudiant new-yorkais tout à fait ordinaire. Il aimait la fête et les bars, la vie insouciante du campus. Il aura suffi d'une seule nuit d'amour, la première, pour que sa vie bascule. Désormais, Cal est porteur sain d'une étrange maladie. Ceux qui en sont atteints ne supportent plus la lumière du jour, fuient ceux qu'ils ont aimés et ont une fâcheuse tendance à se repaître de sang humain. Des vampires d'un genre nouveau...

J'avais entendu dire que ce livre traitait de nos amis à longs crocs - ici nommés Peeps - de façon moderne et convaincante et d'autre part je connaissais l'auteur pour avoir lu Les légions immortelles. Lire un de ses livres de jeunesse après ce space opera frisquet me titillait et j'en ai retiré un plaisir sincère. Le livre se construit sur une alternance de chapitres concernant l'histoire, narrée à la première personne par Cal, et la présentation amusante et surprenante d'un parasite par l'auteur. En faut-il plus pour comprendre ce que sera ce V-virus et le traitement des vampires ? Eh bien oui, car c'est vraiment bien fichu.

S'il n'y a quasiment aucun jargon scientifique, l'auteur a tenu à écrire une histoire crédible et bien pensée, dont les révélations sont livrées petit à petit. Cal est un jeune héros assez drôle qui nous est tout de suite sympathique, bien qu'un peu lent d'esprit comme souvent. Attention, ça n'empêche pas le bouquin de se montrer subtil et de répondre à la plupart des interrogations qui ne manqueraient pas de venir à l'esprit et auxquelles on renoncerait aisément si le livre était moins ambitieux dans ses explications.

En gros, Peeps (titre VO) a d'adolescent l'age de ses protagonistes, leur sympathie communicative et la finesse de l'auteur à rendre une histoire de 300 pages et quelques distrayante et enrichissante. Il y a principalement de l'enquête mâtinée d'action et de suspense, et en ce qui me concerne une rencontre féminine pour pimenter le tout. On y préfère la réflexion à la violence, et nul romantisme baveux n'est à redouter, quoique bave il y ait !

Une bonne lecture qui m'a encore distrait de mes pavés pour "adultes".

hum faudra que je tente, ça m'a l'air pas mal

j'ai acheté ce bouquin dernièrement, je vais le commencer ce soir

Je suis heureux si ma petite critique a pu contribuer à ton achat !

a y est fini.... et bien je n'ai pas grand chose a rajouté à ce que tu as déjà dit. J'ai moi aussi pris beaucoup de plaisir a lire ce bouquin, comme tu le dis c'est très bien ficelé (l'histoire des douves c'est marrant car mon conjoint vient de finir babylon babies et justement là aussi il y a une description du mode de fonctionnement de ce parasite), pas de mièvrerie (ça j'ai apprécié), et une histoire cohérente jusqu'au bout..... que du bonheur !!!

Cet auteur a écrit des séries pour ados à succès, Uglies et Midnighters. Je crois que l'exercice du roman pour ados intéresse des tas d'auteurs, mais Scott Westerfield n'écrit plus que ça j'ai l'impression.

j'étais au courant pour Uglies, l'autre ça ne me dit rien, j'ai vu également qu'il a ecrit A-Apocalypse, je pense que c'est peut être la suite de V Virus, mais je n'en suis pas sure vu que les heros changes (mais bon le monde est envahi de vampires de rats et de chats..... donc j'en conclue que c'est la suite)... faudra que je zieute du coté de ce bouquin.

Pour ce qui est des auteurs qui s'essaye au roman jeunesse, je trouve ça bien, ça ammène une diversité de lectures qu'il n'y avait pas lorsque j'avais entre 6 et disons 15 ans (nous a par la bibiothèque rose et la bibliothèque verte.... c'était le désert!!!), certains "naviguent" d'ailleurs efficacement entre les deux types de public (jeunesse et adultes) comme Neil Gaiman par exemple !!!

J'ai tendance à oublier que cet océan de diversité littéraire n'a pas existé de toute éternité et je suis très heureux si le marché du livre pour ados se porte bien, d'autant plus que certains livres estampillés comme tels me semblent de grands outsiders (Des fleurs pour Algernon).
J'espère seulement que d'une part, ces livres ne sont pas seulement achetés par les parents ou les enfants sans être lus: je suis persuadé que nos statistiques de livres lu par an par individus sont faussés à ce niveau. Le livre-objet trônant dans les bibliothèques ou offert en cadeau, c'est une réalité à laquelle ne pensent pas les vrais lecteurs.
D'autre part, je me demande dans quelle mesure les adultes ont pris gout à ces livres pour ados, et tout ce que ça peut nous apprendre sur nos ambitions littéraires, nos gouts insatisfaits par la littérature sérieuse, etc.
Et puis on peut se dire que Neverwhere de Gaiman est accessible à tout le monde, or il aurait écrit des contes plus accessibles encore (que je n'ai pas lu). Je vois que ça frustre pas mal de lecteurs sur le net.
Je ne sais pas si des livres charnière comme A la croisée des mondes de Pullman sont une solution: il n'est pas aisé de dire à partir de quelle tranche d'âge on peut au mieux profiter de leur message.

La lecture doit être vécue par beaucoup comme une corvée imposée par l'école (et à laquelle on se défile comme l'on peut par des éditions résumées etc) ou par un média reliquat du passé/emprunt de snobisme, ou objet d'un certain complexe d'infériorité. Les livres pour ados apparaissent alors comme beaucoup plus faciles à lire (malgré les pavés au prix conséquent), à comprendre, et surtout à savourer. Ca doit s'appliquer aussi pour les best-sellers qui remplissent les bacs et à la fantasy-SF toute en belles illustrations. Il doit y avoir une minorité de lecteurs qui doivent fouiller les librairies à la recherche du bouquin non commenté sur le net, à la couverture blanche affreuse et au titre sibyllin, genre "le yaourt enneigé".

Trop de choix, trop de risque d'être déçus, alors on se rabat sur le connaissable, et des gens se mettent à l'esprit que les titres les plus connus sont quelque part les meilleurs. Il y a bien un océan, mais j'ai le nez plongé dans ma carte de navigation.