Philosophie (questions pointues je trouve)

Il y un petit bout de temps, chère Pygargue, je t'ai posé une question, deux en réalité - cf. mon post dans ta présentation. Ces questions reviennent et me hantent à nouveau. Pourrais-tu m'éclairer, au moins un peu? Parce que là, je suis vraiment dans le brouillard. Mes questions, souviens-toi, portaient sur Derrida et la trace, et sur Kant et le gant (sic) ...

Je n'ai pas vu cela. Dans quelle section?

Euh... va voir dans la présentation de Pygargue... (ai-je bien compris ta question? je crois n'être pas clair, là...).

Bref, mes questions "pointues" (et inutiles, cf. encyclopédie) se trouve quelque part par là: https://unlivre.forumactif.com/viewtopic.forum?t=443&postdays=0&postorder=asc&start=15

La notion de trace chez Derrida est intimement liée à celle que Lévinas a développée. Derrida a consacré plusieurs textes à l'analyse de la pensée de Lévinas.

La trace est une préoccupation phénoménologique et ontologique chez Lévinas et aussi chez Derrida. Elle débouchera sur l'éthique lévinassienne. Pour Derrida, elle aboutira plutôt à la politique, ce que niait Lévinas(il niait la politique telle qu'elle a toujours existé et non la pensée de Derrida).
Pourquoi phénoménologique et ontologique? Parce que les deux philosophes considèrent que l'être de l'homme doit se positionner continuellement dans le présent. De ce fait, il doit être attentif à tout ce qui s'inscrit dans les actions posées. Chaque moment constitue le présent mais chaque présent se transforme en passé. Et comment donner sens au présent (qu'on le veuille éthique ou politique) si nous ne réfléchissons pas à la trace que l'immédiat passé a laissée?

Chez Derrida, ce sera l'analyse de l'écriture qui lui permettra de penser la trace alors que chez Lévinas, il faudra passer par l'ouverture à autrui, dans une position inconditionnelle d'accueil. Donc tous les ouvrages de Derrida qui s'appliquent précisément à la déconstruction du langage (pour retrouver la trace) sont intéressants pour fouiller cette question. Par exemple, De la grammatologie. Dans son livre
Adieu à Emmanuel Lévinas, Derrida propose aussi une superbe analyse de la notion d'hospitalité, si chère à ces deux penseurs. Et c'est dans ce livre que l'on constate aussi la différence importante entre la trace qui doit déboucher sur l'éthique et la trace qui doit déboucher sur une politique nouvelle (Derrida). En ce sens, la trace porte aussi un sens d'accueil à l'immigrant. Et cela révèle que la notion de trace n'est pas entièrement séparée de la judaïcité de l'un comme de l'autre. Parce que le temps ne peut jamais être séparé des mouvements de l'être-homme dans l'espace.

kant et le gant: Critique de la raison pure, je ne sais plus quelle section mais certainement parmi celles qui touchent à l'analyse de notre compréhension du mécanisme de l'univers. Je vais regarder cela de plus près.

Merci!!!!!

Peut-on voir dans la trace déridéenne une manière de permanence? C'est ce que je vais essayer de mettre au clair.

Oui, l'écriture et Derrida. Le rapport au Texte. C'est quelque chose qui me touche.


Merci merci.

Là j'ai attaqué Spectres de Marx ... Fascinant de beauté je trouve. Une véritable force démonstrative, sinon monstrative, dans ce livre. La notion d'hantologie m'aide a conceptualiser la notion de père chez Joyce. Il y a un endroit sur Un Livre -mais je sais plus où - où l'on parle déjà de spectralité et d'hospitalité. Moi je parle de Spectres de Marx, un peu, par ici : https://unlivre.forumactif.com/viewtopic.forum?t=606