American Psycho, Brett Easton Ellis

Ce qu'en dit une 4eme de couverture:

Patrick Bateman, 26 ans, flamboyant golden-boy de Wall Street, fréquente les endroits où il faut se montrer, sniffe quotidiennement sa ligne de coke, et surtout ne se pose aucune question. Parfait yuppie des années quatre-vingt, le jour il consomme. Mais la nuit, métamorphosé en serial killer, il tue, viole, égorge, tronçonne, décapite. Portrait lucide et froid d'une Amérique autosatisfaite où l'argent, la corruption et la violence règnent en maîtres, American Psycho, qui fit scandale lors de sa parution aux Etats-Unis, est aujourd'hui un best-seller mondial.

Le livre lui meme est une sorte de journal sans date, découpé en chapitres. La description de la réalité est poussée à l'excès: on a le droit à des inventaires exhaustifs de vetement de marque, de gadgets électroniques, aux réservations de restaurant interminables.
Patrick Bateman ne livre presque jamais ses pensées, mais on peut les deviner par le biais de ses répliques. Car il cotoie de nombreux golden boys comme lui, dont il confond parfois les noms.

Tueur froid, sadique à l'extrème, ses forfaits vont dans la surenchère et donnent lieu à des scènes dures à avaler (c'est sanguinolant, en somme ;) ). Il est aussi toujours sous l'emprise d'une drogue ou d'un médicament: paranoia, stress, trips dans les rues de new York, se multiplient. Personnage aussi hillarant, obnubilé par la perfection de sa personne, de son appartement. La société en crise dans laquelle il vit lui permet de tuer sans prendre de réelles précautions.

C'est donc un livre sans schéma narratif évident (situation initiale, etc.)
Pourtant, à ma 2eme lecture, je me suis rendu compte qu'aucun passage n'était de trop, que la strcucture était parfaite, alternant les scènes, les ambiances.
De plus, quelques scènes mystérieuses renforcent la richesse du livre, confirmant selon moi, sont statut d'inclassable (la scène du taxi, par exemple, ou alors les véritbles apologies sur Génésis, Huey Lewis and the news...)

Brett Easton Ellis ne fait pourtant pas dans le racollage: il dénonce l'excès de suffiance, la banalité de la violence, la désincarnation de l'etre humain, d'une manière certes saisissante, mais o combien savoureuse et implaccable.
Il faut s'accrocher un peu si l'on est sensible. Les gens bien équilibrés et ouverts d'esprit gouteront toutes les saveurs qu'Ellis nous propose.
"american psycho" est le 3eme livre de l'auteur. c'est largement mon préféré, mais je n'ai pas lu Glamorama.

Convaincue tu m'as !!!!

Cela faisait un moment qu'il était sur ma liste mais que n'osais pas trop....

Le vert vous sied à merveille, mademoiselle.

Hem, on se moque de Yoda, mais pour ceux qui se rappellent l'empire contre-attaque, il ne parle presque jamais à l'envers, ou du moins pas à la façon ridicule de la nouvelle trilogie:
" Exiler en terre lointaine, je dois m' "

Je ne suis toujours pas guéri de mon époque Star Wars.

oui ben moi j'ai pas aimé american psycho..
j'ai eu l'impressuion de lire un livre qui fait du bruit pour faire du bruit!
c'est pas ce qu'il raconte qui me dérange (enfin si ,c'est difficile de pas être dérangé ....)si je te demande une scène qui t'a marqué tu me dira quoi?????
(vu que tout le monde fait la même réponse.)

mais c'est cette impression qu'il pousse bobonne à bout....

par contre du même auteur j'ai bien aimé les lois de l'attraction (avec le pitit frèrot de patrick!!!)

bref tout ça pour dire que pour moi c'était bofbofbof!!

Une scène qui m'a marqué dans American Psycho? Je te rappelle que le spoiling est puni par la censure
Ahhh, par exemple, la scène du clochard, la scène des cartes de visite, de la blanchisserie, la mystérieuse visite de l'appartement dans lequel on le chasse, son trip dans la rue ou il appelle sa secrétaire, la réservation avec tous les personnages sur 6 lignes téléphoniques.
Mais aussi des moments plus forts: les retrouvailles de Bateman et d'une étudiante de sa fac, la confession qu'il fait à la fin du livre.

Sur le plan des idées, de la richesse, de l'intensité et donc du plaisir de lecture, "american psycho "est pour moi une meilleur réussite que "les lois de l'atraction" (qui était déja mieux que son premier, pour moi)

Mais plus intéressant, tu as remarqué que tous les livres de Ellis sont liés par un personnage:
Dans "less than zero" (ca y est je me la pète) c'est Clay, dont parle un peu Sean Bateman, frère de Pat Bateman, et le Victor des "lois" est le héros de Glamorama.

Cette idée de "pousser à bout", je la ressens moi aussi: Ellis en rajoute, et son montre en meme temps d'une incroyable économie.
Contrairement à da Vinci Code, "american psycho " n'a pas volé son succès, sauf si bien sur des fans serial-killer du dimanche et autres crétins le discrédite, alors on le rangera du coté des méchants pas beau comme Marilyn Manson.

Citation :

Une scène qui m'a marqué dans American Psycho? Je te rappelle que le spoiling est puni par la censure

et moi je me permets de t'indiquer que en tant qu'administratrice.....la censure c'est moi!!!

hé oui...dure la vie ,non???



pour ce qui est de la comparaison avec le code ,ouf ne me fait pas peur!! on n'est pas sur le même terrain de jeu!!!
moi je n'ai aimé ni l'un ni l'autre ,mais pas pour les mêmes raisons (heureusement!)

c'est vrai que les personnages sont souvent "liés" entre eux chez brett easton ellis..ce qui permet de suivre un chouia leurs évolutions...

pour ce qui est de ce qui t'as marqué comme scène!yess tu es le premier à ne pas me dire la même chose que les autres!!!!
bravo!

Citation :

Contrairement à da Vinci Code, "american psycho " n'a pas volé son succès, sauf si bien sur des fans serial-killer du dimanche et autres crétins le discrédite, alors on le rangera du coté des méchants pas beau comme Marilyn Manson.

quant à ranger (qui le héros ou le livre???)à côté des méchants pas beaux,pas gentils ,euh les idées de PB(ou de BEE) ne sont pas comment dire "orthodoxes"????
et le pauvre marilyn manson mérite t'il vraiment l'étiquette de pas beau ,méchant,???

Ce que je voulais dire, Caroline, c'est que certains fans, ou fanatiques, défendent bien mal l'objet de leur culte, et vu que ce sont eux qui font le plus de bruit, ce sont eux également que les profanes peuvent etre amenés à écouter. Des préjugés doivent nâitre de ce fait....Par exemple, tu étais décue que les gens te parlent toujours de la meme scène d'"american psycho", etc. Ainsi, pour moi, le livre risquiat d'etre entouré d'une aura malfaisante, sadique oui je ne sais quoi, comme l'a été Manson par ceux qui ne le connaissaient pas, ne l'aimaient pas, et étaient écouté.

Mais tout cela n'a rien à voir avec toi, qui a lu ce bouquin, et qui s'en porte pas mieux ni plus mal.
Etant un petit lecteur, ce livre a eu un impact important sur moi. Toi, tu as pu comparer avec des livres et auteurs du même bain que brett Easton Ellis.

J'avais beaucoup aimé ce livre, même si certaines scènes sont un peu dures à digérer.
Ce qui m'a le plus frappé dans ce roman, c'est l'atmosphère de cacophonie qui s'en dégage : on a l'impression que les personnages sont toujours en train de gueuler pour se faire entendre (sans succès, d'ailleurs). Et aussi ces listes de marques, de vêtements notamment, répétées ad nauseam.
Il me semble que Houellebecq s'est souvenu de Bates pour construire un des personnages secondaires des particules élémentaires : le serial killer blondinet qui rencontre à un moment Mick Jagger, et qui a une réaction épidermique face à la star, comme Bates avec tom Cruise.
Je ne suis pas sûr que ce soit la seule dette de Houellebecq envers Easton Ellis.

al-fred a écrit:

Il me semble que Houellebecq s'est souvenu de Bates pour construire un des personnages secondaires des particules élémentaires : le serial killer blondinet qui rencontre à un moment Mick Jagger, et qui a une réaction épidermique face à la star, comme Bates avec tom Cruise.
Je ne suis pas sûr que ce soit la seule dette de Houellebecq envers Easton Ellis.

Merci al-fred pour ces remarques très interressantes, et pour soutenir "american psycho". On m'avait dit que Houellebecq aimait bien Easton Ellis.

J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre, très bien écrit. Il m'a vraiment donné à réfléchir et sur sa forme et sur son contenu... ça devient rare!

Voilà un livre qui procède par accumulations : qui masquent le vide, pas d’idées, de convictions, seul un instinct domine : celui de la consommation de luxe et des apparences. D’où les interminables descriptions des tenues de chacun et de leurs marques, des menus si sophistiqués qu’ils portent à rire, dans des restaurants 'in' de New York. Bateman est un psychopathe obsédé par toutes ces choses, mais l'image de ceux qui l'entourent est identique, ils ont les mêmes pôles d'intérêt.

Ce livre a fait scandale et a bien failli ne pas paraître – la maison Simon & Schuster qui après bien des coupes sombres des scènes les plus violentes dans le texte en a revendu le manuscrit à un autre éditeur ‘Vintage’ qui l’a enfin publié (bravo !). Ce livre a ensuite fait scandale auprès de tous les groupes bien pensants de la création et à donné lieu à des poursuites. Mais, je ne le trouve pas plus (aussi) violent ou choquant que le Silence des Agneaux par exemple, et personne n’a poursuivi personne lors de la parution du Silence des Agneaux … et de bien d’autres tout aussi horribles.

Ce qui fait la différence, ce qui fait que ce livre a dérangé plus de gens, c’est sans doute le grand talent littéraire de Bret Easton Ellis qui rend ces scènes insoutenables parce que son écriture est incroyablement maîtrisée et précise dans tout le roman. Nous ne savons jamais quand une scène violente va nous être assenée - surprise! Mais aussi, les descriptions alternativement détaillées ou rapides comme hallucinées des scènes de violences. C’est aussi parce que tous ses personnages si bien intégrés dans le modèle social américain sont proprement monstrueux, monstrueux de cynisme, d’indifférence pour tout ce qui est hors de leur monde d’argent facile. En quelque sorte le livre renvoie une image peu flatteuse de tous les ‘golden boys’ les ‘yuppies’ comme on les appelle. Où entend-on parler une seule fois de sentiments dans ce livre, ou même d’amitié, ou même de camaraderie ? Tous ces gens ont si bien intégré le système libéral de la consommation à tout prix que c’est devenu leur seul et unique but de vie, et donc, logiquement ils sont à la dérive. Ils consomment tout: les objets de luxe, les restaurants, les bars, les boites de nuit, les services – ils se consomment aussi les uns les autres. C’est cette image renvoyée à la face de la bonne société américaine qui a dérangé le plus, je pense et Patrick Bateman n’est qu’un avatar, une excrétion monstrueuse de cette société. Lui pousse parfois la consommation à son paroxysme.

Et en plus il ne se fait pas prendre! C’est aussi cela qui a du choquer les bonnes âmes, il n’est pas pris et personne ne se soucie de le rechercher, le récit ne se préoccupe d’ailleurs pas de ce problème, ce n’est pas un thriller / polar.

Le monde vu à travers les yeux d’un psychopathe est également un tour de force, surtout qu’il devient de plus en plus instable au fil des pages et qu’il a de plus en plus de mal à se contrôler...et le monde ne lui renvoie même pas sa propre image de monstre, ne l'arrête pas, est indifférent. C'est peut-être ça le pire....c'est sans doute ça l'enfer.

domreader a écrit:

Le monde vu à travers les yeux d’un psychopathe est également un tour de force, surtout qu’il devient de plus en plus instable au fil des pages et qu’il a de plus en plus de mal à se contrôler...et le monde ne lui renvoie même pas sa propre image de monstre, ne l'arrête pas, est indifférent. C'est peut-être ça le pire....c'est sans doute ça l'enfer.

Victoire! Domreader aime Patrick Bateman (si vousl'aimez, na! )

Petite remarque à ajouter: Notre éhros" est très souvent sous l'emprise de drogues et de médicaments, ce qui augmente sa paranoia, par exemple...

j'ai vu le film et je l'ai adoré or je ne savais pas qu'il y avait le livre (honte a moi). je ne vais pas hésiter une seconde: demain je vais me l'acheter

angelove a écrit:

j'ai vu le film et je l'ai adoré or je ne savais pas qu'il y avait le livre (honte a moi). je ne vais pas hésiter une seconde: demain je vais me l'acheter

Si tu veux, le film est hyper édulcoré, racourci et tout ce que tu veux de négatif, par rapport au livre, bien sûr!!!

tu me donnes encore plus envie de me le prendre
j'y vais de ce pas

ce que je suis déçue a carrefour ils ne l'avaient pas (remarquez ils n'ont pas grand chose a carrefour). J'irai à cultura j'aurais peut-etre plus de chance!!