"Le dernier de son espèce" ESCHBACH

« Le dernier de son espèce » est un très beau livre, réellement poignant… en fait, je ne m’attendais pas du tout à ça. Après avoir lu du même auteur « Des milliards de tapis de cheveux » (génial) et « Station solaire » plutôt du genre SF ainsi que « Jésus Video » plutôt du genre aventure même si le questionnement spirituel tient une bonne place, je m’attendais à un livre bien écrit et distrayant.

D’où ma difficulté à rédiger un commentaire qui rende compte de cette œuvre … Je crois que c’est Agatha qui soulevait dans un post lié au genre policier que les a priori, les attentes qu’on pouvait avoir en rapport avec un genre ou une œuvre, ne nous la faisait pas aborder de manière neutre. Au-delà, j’ai l’impression aujourd’hui d’être un peu passée à côté d’éléments / d’idées dans ce livre tellement j’étais obnubilée par la représentation que j’ai de cet auteur et de son œuvre…
A l’occasion, il faudra que je le relise (heureusement, je l’ai acheté) !

Pour résumer :
Duane (notre héros) est en fait la réplique de « l’homme qui valait 3 milliards » (j’adorais cette série quand j’étais môme, pas vous ?). Pour ceux qui ne connaissent pas : un homme ayant subi des opérations pour lui implanter des composants, implants, connexions, câbles et autres bidules métalliques lui donnant la force de 10 braves hommes stéroïdés. Bref, le soldat du futur…
Notre cher Duane (américain) est en retraite anticipée dans un village Irlandais un peu paumé et mène une vie paisible : lecture de Sénèque, balades sur la plage…
Bien entendu, d’étranges événements vont venir perturber cette retraite et le replonger dans son passé… Parmi ces événements, l’auteur distille de nombreux flash-back pour nous aider à comprendre ce personnage énigmatique.

Au final, le thème central du livre est lié à « l’humanité », que devient-elle quand on est à moitié machine ? au renoncement, car on lui avait promis la puissance et la domination et malheureusement son corps ne le suit plus… Et enfin, à l’acceptation …

En fait, c’est une quête… Celle d’un homme qui est allé chercher très loin par des procédés techniques et par une volonté de puissance : des sensations et émotions ainsi qu’un sentiment de sécurité, qu’il n’a pas trouvé… alors que c’est en perdant ses forces et sa maîtrise qu’il arrivera à comprendre réellement le pourquoi de sa quête et qu’il arrivera à être en paix avec lui-même.
J’ai bien aimé les extraits à chaque tête de chapitre de Sénèque ainsi que les références fréquentes à son œuvre… ça donne envie de s’y plonger plus longuement…

Pour ce qui est des points négatifs, je dirais qu’ils m’incombent … C’est-à-dire que je m’attendais à de l’action, du suspens et qu’ils sont relégués au deuxième plan… Du coup, j’avais l’impression que ça se traînait un peu … ce qui n’est pas le cas en réalité…
Par contre, une critique que je ferais à l’auteur plus qu’à ce livre en particulier (car on le retrouve dans le reste de son œuvre) est qu’il simplifie parfois à outrance des idées, concepts et qu’en conséquence son analyse bien que juste manque de profondeur… on aimerait souvent qu’il aille plus loin …

Citation :

« l’homme qui valait 3 milliards » (j’adorais cette série quand j’étais môme, pas vous ?).

je ne sais pas en quelle année ça passait mais je suppose que j'étais bien trop petite (voire pas née lol)

Citation :

son analyse bien que juste manque de profondeur… on aimerait souvent qu’il aille plus loin …

c'est ce que me dit ma prof de philo la plupart des fois qu'elle me rend une dissert ou un commentaire de texte lol

bon soyons serieuse ce livre, pour etre franche, ne me tente pas trop. néanmoins l'analyse que tu en as fait me donne envie de le lire alors je vais le mettre sur ma liste au cas ou je le trouverai a la bibliothèque

Pour moi au contraire ce livre m'a l'air très intéressant.

J'adore ce genre de bouquin que nous devons classer S-F parce que ça se passe dans le futur avec de nouvelles technologies, alors qu'en fait ce sont plus des reflexions sur le devenir de l'humanité.

Je vais peut-être un peu vite dans la comparaison mais vu comme ça de l'extérieur, on a l'impression que ce livre va du côté de Philip K. Dick. (Auteur que j'adore). Dick est pour moi l'exemple type de l'écrivain que l'on a classé dans la S-F alors qu'une partie de son oeuvre tire plus vers la philosophie (ou délires schizophréniques ou delirium amphétaminique... quand on connaît le personnage). Je crois qu'on l'a enfermé dans un genre et qu'une partie de son oeuvre va déplaire aux inconditionnels de S-F et ne sera pas connue de lecteurs potentiels car enfermée derrière une etiquette.
Bon mais je m'égare dans ce post.
J'ai vu qu'il n'y avait rien sur Dick dans le forum (apparement... me suis-je trompée ?), je vais vous préparer quelque chose sur lui.

Citation :

les a priori, les attentes qu’on pouvait avoir en rapport avec un genre ou une œuvre, ne nous la faisait pas aborder de manière neutre

Je me pose effectivement la question, est-ce qu'il est possible de lire, voir, écouter une oeuvre quelle qu'elle soit, à partir du moment où on nous en a dit quelque chose, où on l'a classée dans un genre...

C'est comme quand on va voir un film et qu'un ami vous a dis que s'était le plus beau film qu'il ait jamais vu. Du coup on se fait une idée du film à l'aune de ce qui pour nous est le plus beau film que l'on ait jamais vu... Et on cours à la catastrophe car les goûts et les couleurs...

j'adore découvrir un auteur par hasard, au détour d'une étagère (de librairie ou de bibliothèque) car souvent peut s'opérer un coup de foudre littéraire sans a priori,
et n'est-ce pas le plus beau des coup de foudre...

il faut bien avoir en tete que ce qui est bien pour une personne ne l'est pas fiorcément pour une autre. en fait je pense qu'il faut savooir se détacher des préjugés et idées reçues mais c'est un exercice tres difficile

angelove a écrit:

je ne sais pas en quelle année ça passait mais je suppose que j'étais bien trop petite (voire pas née lol)

euhh je suis pas si vieille que ça ...
Pour moi, ça devait être fin des années 80 début 90 (même si la série date un peu plus je pense).

To Agatha, j'ai lu très peu de livres de Dick, je suis en train de m'y intéresser de près car j'aime bcp le peu que j'ai lu. Mais je ne mettrais pas ESCHBACH dans la même catégorie... (sinon tu risques d'être fortement déçue). ESCHBACH c'est la simplification ... Dick est réputé très hermétique, après avoir lu "Ubik", je confirme c'est pas simple à suivre mais quand on suit qu'est ce que c'est beau ....
Et juste une précicion, en terme d'époque, le livre d'Eschbach se déroule à notre époque... d'où la difficulté de classement : pas réellement SF puisque actuel, avec des technologies de notre temps... mais pas réel ... enfin je me comprends ...

Citation :

euhh je suis pas si vieille que ça ...
Pour moi, ça devait être fin des années 80 début 90 (même si la série date un peu plus je pense).

je ne pensais pas du tout à ça et je te pris de m'exvuser si mon post t'a fait croire ça. le truc c'est que je suis née en 1988 et je pense que j'étais trop petite pour m'en souvenir si je l'ai regardée