Je comprends tout-à-fait l'étonnement manifesté par chacun, je le partage en grande partie, mais j'ai avant tout envie de dire que je suis franchement content qu'Angelove adore franchement
Les Métamorphoses. Ca me semble l'essentiel, ça. Ovide n'est pas de mes auteurs de prédilection, pas même de ceux appartenant à cette période communément appelée "l'Antiquité", mais je lui dois des bonheurs de lecture et de découvertes en nombre.
Ah Thisbé...
D'ailleurs, c'est dans la section "Antiquité" qu'il aurait été, me semble-t-il, parfait de placer cette oeuvre. Mais Angelove ne pouvait pas, cette section n'existe pas. Après, Fantasy ou Science-Fiction, ma foi, je souhaite bien du plaisir à qui s'ingénierait à circonscrire les étendues exactes du fantastique, savoir ce qui relève de la science-fiction ou pas. Ca ne me choque pas outre mesure de voir cette oeuvre figurer dans cette section plutôt que dans celle propre aux classiques. L'aurais-je surprise en pleine section "poésie", que je n'aurais pas plus trouvé illégitime la démarche. On ne compte plus, d'ailleurs, les dictionnaires du fantastique, les encyclopédies de la science-fiction qui mettent l'oeuvre d'Ovide en étroite filiation avec ces gros titres. Le merveilleux et l'insolite sont le socle de la science-fiction, quand bien même ces éléments ne suffisent pas à la définir, ne fut-ce que rudimentairement, et, à l'évidence,
Les Métamorphoses n'explose-t-il pas (c'est "l'invitation explosive à la lecture" du Gritche qui agit encore sur moi lol) de merveilleux et d'insolite ?
Bien sûr, je n'ignore pas qu'il faut se méfier, quand il s'agit de science-fiction, des auteurs "spécialisés", dont le zèle, depuis quelques années, les fait ratisser très large, rattacher au genre l'épopée de Guilgamesh ou Platon et son Atlantide. S'ils ne douchent pas leur enthousiasme, ils en viennent, sous prétexte d'y trouver une histoire de lévitation sur les eaux et d'ascencion au ciel, à lire Les Evangiles même comme un livre de science -fiction, pris en sandwich entre Sturgeon et Van-Vogt.
Je sais que vous avez raison, au fond, que je ferais mieux de terminer ma part de riz et ma cuisse de poulet, que, évidemment,
stricto sensu, on n'a pas là une oeuvre de fantasy ou de science-fiction (gniagniagnia je fais quand même des posts longs si je veux...
), que "Classique" est plus idoine, que c'est dans l'ordre des choses que ce type de bouleversement conduise les profs de latin au bord de la crise cardiaque, mais les thèmes chers à Ovide ne leur ont pas moins, au fantastique et à la science-fiction, représenté un formidable vivier. Angelove nous l'aura indirectement rappelé.
Et il faut dire que, d'un naturel dissipé, j'aime quand les choses ne sont pas toujours à leur place, à la place que l'histoire et ses petits cartons bien rangés, l'Histoire avec une grande hâche, leur a réservée.
Angelove, ça fait fichtrement plaisir de te voir lire ce beau livre (surtout, avec coeur). Bon courage dans la suite de ta lecture.