Je viens tout juste de terminer "la vérité sur lorin jones", en voici un résumé paru dans le journal le Monde
La Vérité sur Lorin Jones, qui parait presque simultanément en anglais et en français, se présente comme une enquête : spécialiste d'art dans un musée, Polly Alter s'est vu octroyer une bourse et une avance d'un éditeur pour écrire un livre sur un peintre américain. Lorin Jones, née en 1926, est morte presque inconnue en 1969. La première fois où Polly avait vu un de ses tableaux, pendant sa lune de miel à Cape Cod, elle avait été immédiatement séduite par la vision de l'artiste : " Il voit le monde de la même façon que moi, voilà comment je voudrais peindre ", avait-elle pensé. " Bêtement, alors qu'elle se considérait déjà comme une féministe, Polly avait pris Lorin pour un nom d'homme : elle croyait encore que tous les grands peintres étaient des hommes. Que de temps perdu à cause de cette erreur !... "
Convaincue au départ que la faillite artistique et la mort de l'artiste étaient dues au chauvinisme et au mépris des hommes de son entourage, Polly va chercher d'abord à retrouver tout ce qui, par pure coincidence (?), les réunit dans la similitude de leurs vies. Divorcée depuis dix-huit mois, avec un fils de treize ans qui partage son temps entre sa mère, dans le New-Jersey, et son père, remarié, dans le Colorado, elle va projeter sa propre histoire dans sa recherche, faisant une sorte d'auto-analyse, qui, certes, pourrait remplacer les antidépresseurs et les psychothérapeutes, mais qui n'a rien de scientifique et qui risque de conduire à des conclusions aberrantes.
J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, je l'avoue, tant le féminisme de Polly est caricatural et exaspérant. Mais l'enquête que mène l'héroine sur lorin jones, femme peintre trop tôt disparue est passionnante! Presque un enquête policière, les interrogatoires étant remplacés par des interviews dont on a que les réponses!
Alors je me suis accrochée.......pour le plaisir de lever le mystère qui entoure la mort du peintre. Et j'ai bien fait! Les phases d'identification, d'admiration, de rejet parfois de haine du biographe pour son sujet sont très bien menées. Dommage que l'écriture d'Alison LURIE soit un peu poussive et la chute du roman par trop conventionnelle.