Le Maître et Marguerite

"Le tramway recouvrit Berlioz et, sur les pavés qui montaient vers la grille de l'allée, fut projeté un objet rond et de couleur sombre. L'objet heurta la grille, sauta sur le pavé puis roula jusqu'au milieu de la chaussée, où il s'arrêta.
C'était la tête coupée de Berlioz."



Bon, j'estime qu'il y a du génie chez Boulgakov. C'est à lire, vraiment.

J'en suis au chapitre quatre. 500 pages encore... à ce rythme-là... Je crois que je vais mourir, c'est vraiment très chouette. En gros, une structure binaire. Deux romans en un, qui se complètent, se font écho. Une partie se passe dans le Moscou des années trente, avec l'athéisme pour toile de fond, et l'autre partie, tenez-vous bien, se déroule au temps de Jésus. La structure de l'ensemble m'a l'air super bien ficelée - les histoires se répondent l'une l'autre, réseau subtil de correspondances. Un petit côté hallucinatoire aussi, enfin je me comprends. Béni soit le bon vieux Loïck qui m'a conseillé ce magnifique bouquin!!! (Lui, vient de terminer Cent Ans de Solitude, sous les conseils de votre serviteur. Il a adoré.)

guet nacht!

C'est un de mes livres préférés. Une vraie claque. A la limite, bouleversant.
Je pense également que pour allier aussi harmonieusement le pathétique et le bouffon, le carnavalesque et le lyrique, il faut du génie.
Boulgakov est mort avant d'avoir pu relire les derniers chapitres de son roman, qu'il a dictés à sa femme. "Ô dieux, que la terre est triste, le soir..." Ils sont poignants. Et la fin, elle aussi magnifique, est étrangement sereine.

Je me sens bête d'avoir eu à avorter ma lecture de Boulgakov, vraiment. J'ai été pris par des bêtises d'ordre "académique" ces derniers temps, ce qui m'a empêché de lire ce livre comme il faut, en le savourant corps et âme. Ce n'est que partie remise. En tous cas, rien qu'à relire le passage qui décrit la décapitation de Berlioz, ça me remet l'eau à la bouche et le sourire aux lèvres (Dieu me pardonne cet abominable zeugma).

Ce livre figure sur ma liste de lecture. Je devrais le commencer à la fin août. J'ai bien hâte car tout ce que j'ai entendu dire à son sujet correspond au commentaire d'Al-fred.

Ce livre est remarquable pour son style, inimitable et entrainant.
Je l'ai trouvé fort drôle pour ma part.

J'ai vraiment aimé, mais je serais bien moins dithyrambique que Al-Fred. Pas de claque, et je ne suis pas boulversé...

J'adore la manière dont il dépeint nos petits travers, et ce qu'il s'en suit, je ne trouve pas d'ailleurs W. si diabolique que cela, un peu père fouettard quelque part.

Désolé, j'ai perdu la première version du poste, qui était bien meux...