Je n'ai pas résisté à vous mettre aussi l'image de l'édition en langue anglaise qui était vraiment plus attirante. En tout cas voilà un très beau, et très terrible livre d'une jeune auteure nigérienne.
Kambili, jeune fille d'environ 14 ans nous raconte son histoire et celle de son frère Jaja dans la ville d'Enugu où ils vivent. Ils mènent une existence aisée dans une famille modèle où le père est à la tête de plusieurs usines dans l'industrie alimentaire. Un père exemplaire, très chrétien (catholique) et très pratiquant, bon gestionnaire, engagé dans des causes humanitaires, généreux envers ses semblables.....Voici la façade sociale de la famille. Côté pile : un père fanatique religieux qui tient sa famille d'une main de fer non dénuée d'un certain sadisme névrotique.
Mais une chaîne d'événements imprévisibles vont se mettre en mouvement lorsque les deux ados vont faire un séjour chez leur tante Iféoma, une femme pleine de vie et d'amour qui élève seule ses trois enfants.
J'ai beaucoup aimé ce livre à la narration linéaire d'une simplicité étudiée, car c'est Kambili la timide qui raconte, c'est à travers ses yeux et son corps que l'histoire se dévoile petit à petit, à travers ses peurs et ses inhibitions. La langue est truffée de mots 'igbo', d'expressions familières en igbo, de mots pour désigner un plat ou des mets locaux ce qui nous plonge dans une ambiance très africaine et nous y rattache avec bonheur. Heureusement, car le milieu de cette famille 'aseptisée' par le père est coupée de ses racines africaines.
Les protagonistes sont étudiés avec soin et ce sont tous des personnages incroyables, des héros en puissance, des êtres entiers résignés ou combattants. Une belle sensibilité chez cette auteure, à ne vraiment pas laisser passer.
J'ai entamé le livre le matin, et il m'a été impossible de le laisser sans le terminer vers 17 h. On en a peu parlé en France, alors qu'il a fait un tabac en Angleterre et aux USA. Je crois qu'il va paraître en poche sous peu, ne le manquez pas, il est vraiment trop beau !!