Je vais vous faire un aveu, je suis amoureuse de Paul Auster.
Je l'ai découvert il y a peu en fait, en 2003 avec
le livre des illusions. Et depuis je remonte le fil de son écriture tout doucement, pour faire durer le plaisir.
J'ai lu
la Nuit de l'oracle qui est pour moi la plus belle déclaration d'amour que l'on peut faire à une femme ; j'ai commencé la trilogie newyorkaise, qui est restée en cours ; j'ai lu le dernier,
Brooklyn folies.
On peut lui reprocher de toujours tourner autour des même thèmes, on peut lui reprocher d'être trop cérébral ; oui je sais, mais je l'aime quand même.
Dans
Le Livre des illusions, le narrateur David Zimmer vient de perdre sa femme et ses enfants dans un accident d'avion. Effondré il a du mal à reprendre pied dans la réalité. Sa planche de survie est de se plonger dans l'écriture de la biographie d'Hector Mann acteur et réalisateur de films muets, mort en 1929. La bio sort et David reprend doucement goût à la vie.
Jusqu'au jour où une femme vient frapper à sa porte, elle est envoyée par la femme d'Hector Mann et prétend que ce dernier est en train de mourir dans son ranch caché du Nouveau Mexique et qu'il veut rencontrer David.
L'histoire prend alors un tout autre tour. On se retrouve dans une atmosphère étrange où l'on arrive pas à savoir si c'est une énorme arnaque où si nous avons vraiment affaire au vrai Mann.
Comme toujours chez Paul Auster les niveaux de narrations se multiplient. En plus de la narration de David, on a l'histoire de Mann racontée par la jeune femme venue chercher David, puis on a les descriptions de films du réalisateur. Toutes ces narrations superposées permettent de dresser le portrait d'un homme (Hector Mann) mais toujours avec cette question est-ce réellement lui où un canular ?
On poursuit avec David cet ombre d'homme de la même manière qu'il se poursuit lui-même à la suite de la disparition de sa famille.
C'est magnifique surtout que les descriptions des films nous plongent dans une atmosphère en noir et blanc, feutrée et pleine de mystères.