Un bien curieux recueil de nouvelles par un auteur qui est resté quasi inconnu de nos jours. Il paraît qu'il a dominé les lettres italiennes pendant 40 ans ! Les nouvelles ont toutes pour thème une femme, l'amour, les rencontres, le temps qui passe, les passions inassouvies, l'honneur !
L'écriture est très fluide, très belle et évoque toujours de superbes images. Les nouvelles ont un charme désuet, le goût d'une époque révolue (fin 19ème, début 20ème) et aussi de rapports un peu vieillots entre hommes et femmes d'une société bourgeoise. Un livre amusant dont je vous livre quelques cours extraits qui illustre ce que je viens de dire :
Charme désuet /Images / langue :
"A Mégara onmet encore des oeillets au balcon, et les femmes portent des robes longues ; c'est pour cette raison que la simple vision d'une cheville fait littéralement trembler les jeunes gens. Mais ceci arrive rarement, car elles sont prudentes et surveillées ; et elles se surveillent elles-mêmes; et s'il pleut, elles préfèrent rentrer à la maison avec l'ourlet de leur robe maculé de boue que d'avoir les bas mordus par des regards chauds comme des baisers."
"Je ne crois pas avoir jamais vu femme aussi belle. On ne voyait rien d'elle, que son visage. Les femmes d'alors n'étaient pas comme celles d'aujourd'hui, qui ressemblent à des fruits nus au milieu du feuillage."
"Et son visage était incomparable : nez droit, lèvres pures, des yeux dont je ne saurais plus dire s'ils étaient d'un bleu paisible, ou gris comme la cendre couvrant un feu caché."
J'ai trouvé ce livre à la bibli, et me suis laissée séduire par la couverture reproduisant une peinture d'Olivier Debré. Sans le classer dans les grands moments littéraires, il est très agréable.