Un livre très court, trop court à mon sens pour comprendre et prendre en affection les deux personnages principaux : Roku et Kei (mais pas pour tomber sous le charme de l'auteur !). On apprécie leurs conversations à la limite de la dérision et allant presque jusqu'à l'absurde.
Pour poser la scène, nos deux larrons veulent escalader un volcan en activité "le Mont Aso" et cela, le 210e jour c'est-à-dire en pleine saison des typhons.
Le livre étant très court, on sent comme volonté de l'auteur de ne pas dévoiler trop d'informations sur les personnages (ce n'est pas l'objet). On apprend petit à petit, quelques bribes de leur vie mais sans jamais réellement réussir à les cerner, ni à comprendre leurs motivations. Pourquoi escalader ce volcan ?
Roku et Kei, durant leurs échanges (qui forment l'essentiel du livre), nous apparaissent comme 2 personnages en totale contradiction (ou en totale recherche de contradiction). L'un est "fils de marchand de tôfu" et l'autre semble plus appartenir aux groupes "nobles et riches". l'un est costaud et sportif tandis que l'autre manque réellement de constitution physique (voir les ampoules et la digestion de l'udon). Et on pourrait ainsi continuer longtemps.
Ce livre est composé essentiellement de dialogues entre ces deux personnages, on retrouve ça et là quelques infos sur la descriptions des lieux ou l'apparence des personnages. Ces commentaires ressemblent fortement à ceux en italique souvent laconiques qu'on retrouve dans les pièces de théâtre ou scénari et qui permettent de situer l'action. Pour en revenir aux dialogues, l'auteur y aborde des sujets délicats mais passionnants comme la lutte des classes ou la condition humaine etc. D'après le 4eme de couverture :
"L'art de Sôseki consiste à tracer en filigrane d'une conversation à bâtons rompus, pleine d'humour et de rebondissements imprévus, les limites fragiles de la dérision et de l'angoisse". J'irais pas jusqu'à l'angoisse, mais en ce qui concerne la dérision on est en plein dedans !
alors on rit et on s'étonne du décalage entre ces personnages et la réalité. De plus, l'auteur s'amuse à les placer dans des situations cocasses (voire le passage au restaurant avec la serveuse, les oeufs à la coque et la bière).
Mais on aimerait que ce soit plus long, on reste malheureusement sur sa fin (c'est le gros point négatif).
Les quelques notes en bas de page, nous aident à mieux cerner les éléments de culture japonaise (mais dans mon cas il y a de solides lacunes, je n'ai pas encore trop lu d'auteurs japonais, je vais essayer de rattraper mon retard).
Ce livre m'a donnée envie de m'attaquer à l'oeuvre de cet auteur qui a l'air vraiment passionnant. Mais je ne dirais pas qu'il est incontournable (le livre !), même s'il m'a quand même au final beaucoup plu.