Où vas-tu, mon amie, errant sous la lune blanche,
Quel visage, la nuit, effleurent tes longs cheveux d’ange,
Quels mondes fuis-tu pour désirer pareil orage,
Où l’amour, la passion, le disputent à la rage,
Je peux comprendre ta fatigue, tes envies de trêve,
Qu’ailleurs se posent tes yeux quand tu quittes mes rêves,
Mais pourquoi te fermer à mes mains, ma chaleur,
Ces vingt mille ans n’ont pourtant pas durci ton cœur,
Apprends-moi ce que tu aimes, là où tu frissonnes,
Ces ailleurs qui, en mon âme apaisée, résonnent,
Ce que, avec toi, je désirais déjà hier,
Ton éternel printemps sera mon seul hiver,
Depuis si longtemps, tu me veilles et me protèges,
A mon tour d’insuffler en toi ce sortilège,
C’est ton murmure qui m’a ramené à la vie,
Laisse-moi t’imprégner de cette puissante magie.